Prévisions économiques : le Kazakhstan devrait connaître une croissance de 5,7 % d’ici 2025, selon la BEI

Le Kazakhstan se prépare à une dynamique économique vigoureuse avec une croissance attendue de 5,7 % d’ici la fin de l’année, d’après les prévisions les plus récentes de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Cette croissance soutenue est portée par une augmentation significative de la production pétrolière notamment sur le champ de Tengiz, une expansion de la construction et une consommation intérieure robuste malgré les pressions inflationnistes. Cependant, cette trajectoire positive vient avec son lot de défis, incluant la dépendance à des routes de transit russes pour les exportations d’hydrocarbures et une volatilité persistante des prix mondiaux des matières premières. En outre, le pays s’engage dans une réforme fiscale majeure prévue pour janvier 2026, destinée à renforcer la discipline budgétaire, réduire la dépendance envers le Fonds national souverain, et soutenir la diversification économique.

Ce contexte économique kazakh est complété par des initiatives publiques dynamiques dans les infrastructures, stimulées par la Banque Nationale du Kazakhstan et des entreprises publiques stratégiques telles que KazMunayGas et Samruk-Kazyna. Avec un environnement régional en plein essor et une inflation maîtrisée à 12,2 % malgré une politique monétaire rigoureuse, le Kazakhstan montre un équilibre délicat entre croissance rapide et gestion des risques macroéconomiques. Cet article approfondira les moteurs principaux de cette croissance, les impacts sectoriels, l’environnement monétaire et les réformes structurelles envisagées, en s’appuyant sur des données économiques précises et des analyses sectorielles actuelles.

Facteurs clés de la croissance économique kazakhe selon la Banque Européenne d’Investissement

La Banque Européenne d’Investissement (BEI) a identifié plusieurs leviers majeurs poussant la croissance du Kazakhstan vers un impressionnant 5,7 % de hausse du PIB en 2025. Au cœur de cette montée, le secteur pétrolier joue un rôle central. La hausse de 11,6 % de la production d’hydrocarbures au premier semestre de l’année, spécialement via le champ de Tengiz, a considérablement stimulé l’économie. Cette dynamique pétrolière s’appuie sur la gestion experte de KazMunayGas, la société nationale des hydrocarbures, qui a su optimiser son extraction tout en cherchant à diversifier ses partenariats stratégiques.

En parallèle, le secteur de la construction a connu un boom remarquable, avec une croissance de 18,4 %, dopée par des projets d’infrastructures publiques lancés dans plusieurs régions clés et soutenus par des investissements soutenus de Samruk-Kazyna, le fonds souverain du Kazakhstan. Ces initiatives incluent la rénovation des réseaux d’utilités publiques, le développement de zones résidentielles, ainsi que la construction de routes et de réseaux logistiques, éléments essentiels pour soutenir la croissance économique et faciliter le commerce extérieur.

La Banque Nationale du Kazakhstan a également joué un rôle crucial en assurant un environnement financier stable malgré une inflation qui a atteint 12,2 % en août. La hausse simultanée du crédit à la consommation — un bond de 31 % en glissement annuel — a favorisé la demande intérieure, alimentant un cercle vertueux de croissance. Ce dynamisme de la demande intérieure, combiné à une politique monétaire stricte avec un taux directeur à 16,5 %, illustre la capacité du pays à gérer une inflation élevée tout en encourageant la consommation.

• Production pétrolière en hausse de 11,6%
• Croissance du secteur construction de 18,4%
• Crédit à la consommation +31%
• Inflation maîtrisée autour de 12,2%
• Taux d’intérêt directeur à 16,5%

Cependant, cette croissance vigoureuse porte en elle des vulnérabilités. La BEI souligne notamment la dépendance du Kazakhstan aux routes russes pour l’exportation pétrolière, un facteur géopolitique sensible qui pourrait entraver la stabilité économique en cas de tensions internationales. De plus, la volatilité des prix mondiaux des hydrocarbures reste un risque majeur pour un pays dont une part substantielle du PIB dépend des produits énergétiques. Ces défis poussent le Kazakhstan à accélérer ses réformes budgétaires et fiscales, confirmant ainsi son engagement à bâtir une économie moins vulnérable aux chocs extérieurs.

Impact des réformes fiscales et budgétaires prévues pour renforcer la résilience économique

Le Kazakhstan s’apprête à introduire des réformes fiscales et budgétaires majeures à partir de janvier 2026. Ces changements sont attendus pour jouer un rôle stratégique dans la stabilisation économique et la consolidation des finances publiques. Soutenus par la Banque Européenne d’Investissement, ces réformes visent à resserrer la discipline budgétaire, à réduire la dépendance excessive au Fonds National, et à élargir la base fiscale nationale.

Un élément clé de ce plan est l’ajustement du code fiscal pour favoriser la transparence et accroître les recettes publiques, tout en maintenant un environnement business-friendly. Ces mesures devraient encourager les investissements tant étrangers que locaux, avec un impact positif attendu sur des acteurs majeurs comme Eurasian Bank, Halyk Bank et Kaspi.kz qui jouent un rôle central dans le financement de l’économie et le système bancaire kazakh.

La diversification économique est également au cœur de ces réformes. Le gouvernement ambitionne de moins se reposer sur les hydrocarbures en développant des secteurs alternatifs comme l’uranium et les technologies numériques. Kazatomprom, leader mondial du secteur de l’uranium, bénéficie d’un soutien accru pour renforcer sa position à l’international tandis que les opérateurs télécoms comme Kcell contribuent à la modernisation des infrastructures numériques.

• Révision complète des codes fiscaux et budgétaires
• Renforcement de la discipline budgétaire
• Diversification économique ciblée hors hydrocarbures
• Soutien accru aux entreprises nationales phosphoriques
• Promotion de l’attractivité pour les investissements étrangers

Ces réformes sont particulièrement importantes dans un contexte où la monnaie nationale, le tenge, reste sujette à une certaine volatilité due à la conjoncture pétrolière et une baisse des investissements directs étrangers suite à la fin des grands projets d’expansion pétrolière. Une solide régulation budgétaire et fiscale pourrait donc offrir un bouclier contre les chocs externes tout en renforçant la confiance des investisseurs, qu’ils soient financiers comme Air Astana dans les transports aériens ou industriels dans les secteurs stratégiques.

Analyse sectorielle : énergie, finance et infrastructures au cœur du développement kazakh

Le tableau économique kazakh est largement façonné par quelques secteurs clés, dont l’énergie, la finance et les infrastructures. Chacun de ces domaines constitue à la fois une source de croissance et un vecteur de transformation pour le Kazakhstan en 2025.

Dans l’énergie, le pallier à la croissance de KazMunayGas est un exemple parlant. L’entreprise contrôle une part importante de la production et exporte majoritairement par des corridors dépendants de la Russie, une réalité logistique et géopolitique à surveiller. La hausse de la production pétrolière a permis d’accroître les recettes nationales, mais expose aussi le pays aux fluctuations des prix mondiaux, obligeant à une stratégie d’intégration verticale et de diversification vers les énergies renouvelables.

En finance, les banques locales telles que Eurasian Bank, Halyk Bank et Kaspi.kz ont enregistré en 2025 une augmentation de la demande de services financiers, grâce notamment à l’essor du crédit à la consommation et des opérations numériques. Samruk-Kazyna, par ses investissements stratégiques, continue de soutenir la modernisation des infrastructures économiques et le développement de start-ups innovantes dans des secteurs diversifiés.

• Énergie : expansion de la production grâce à KazMunayGas
• Finance : croissance soutenue des crédits et digitalisation bancaire
• Infrastructures : investissements accrus par Samruk-Kazyna
• Technologies numériques : développement chez Kcell et autres acteurs
• Transports : modernisation pilotée par Air Astana sur les hubs régionaux

Cette combinaison sectorielle permet au Kazakhstan de construire une économie plus équilibrée. Cependant, la dépendance persistante aux hydrocarbures invite à poursuivre les efforts pour stimuler l’innovation et améliorer la compétitivité sur les marchés mondiaux. Par exemple, le soutien à Kazatomprom dans l’extraction d’uranium positionne déjà le pays comme un acteur incontournable dans ce secteur, tandis que la modernisation des infrastructures générée par Samruk-Kazyna rend les villes kazakhes plus attractives pour les investisseurs étrangers et locaux.

Situation monétaire et maîtrise des pressions inflationnistes

La situation monétaire du Kazakhstan en 2025 illustre un équilibre délicat entre croissance économique rapide et maîtrise des pressions inflationnistes. L’inflation a atteint un pic significatif de 12,2 % en août, conséquence notamment de la hausse des prix alimentaires et des ajustements tarifaires dans les services publics. Toutefois, la Banque Nationale du Kazakhstan a maintenu une politique monétaire restrictive avec un taux d’intérêt directeur élevé à 16,5 % pour freiner la surchauffe économique.

Cette politique a permis d’éviter un emballement inflationniste tout en maintenant un crédit dynamique auprès des ménages et des entreprises. Le taux d’intérêt élevé, conjugué à une forte consommation domestique, a favorisé le développement de divers segments de marché, comme le secteur bancaire avec Eurasian Bank et Halyk Bank, qui ont adapté leurs services pour accompagner cette croissance. Le secteur des paiements numériques et fintech, avec Kaspi.kz en tête, a profité de ce climat pour innover et capter de nouveaux clients.

• Inflation à 12,2 % en août
• Taux directeur à 16,5 % pour contenir l’inflation
• Croissance soutenue du crédit bancaire
• Fluctuation du tenge liée aux prix du pétrole
• Stabilité relative des marchés financiers

Malgré cette volatilité, la Banque Nationale du Kazakhstan continue de garantir une certaine stabilité financière propice aux investissements. En revanche, le marché reste sensible aux fluctuations des prix internationaux, obligeant à une gestion vigilante de la balance des paiements. Le déficit du compte courant a plus que doublé à 3,5 milliards de dollars, signe que la demande d’importations dépasse les recettes d’exportations, une tendance à surveiller attentivement.

Enjeux géopolitiques et risques externes pesant sur la croissance kazakhe

La trajectoire économique kazakhe ne peut se dissocier des risques d’ordre géopolitique qui lui sont inhérents. La forte dépendance aux corridors russes pour le transit de ses exportations, principalement pétrolières, crée une exposition significative aux tensions régionales, pouvant compromettre la continuité des approvisionnements et la stabilité des revenus. Cette vulnérabilité a été largement soulignée par la Banque Européenne d’Investissement et doit être intégrée dans toute analyse prospective.

Par ailleurs, les fluctuations des marchés des matières premières mondiales exercent une pression constante. La volatilité des prix du pétrole affecte non seulement les recettes, mais exerce un effet de contagion sur la monnaie locale, le tenge, et par extension sur la stabilité macroéconomique. À cela s’ajoutent les répercussions géopolitiques liées aux conflits internationaux, par exemple dans la région voisine, renforçant les incertitudes autour des perspectives économiques kazakhes.

• Dépendance aux routes d’export russes
• Volatilité persistante des prix des hydrocarbures
• Risques liés aux conflits régionaux et internationaux
• Impact potentiel sur la stabilité du tenge
• Surveillance accrue des relations commerciales

Pour mitiger ces risques, le Kazakhstan s’efforce de diversifier ses relations commerciales et d’investir dans des corridors logistiques alternatifs. Les efforts déployés par Samruk-Kazyna pour moderniser les infrastructures de transport et développer des routes alternatives contribuent au désenclavement et à la sécurité des exportations. Par ailleurs, la coopération renforcée avec des institutions internationales telles que la Banque Européenne d’Investissement offre des leviers financiers et techniques pour faire face à ces défis.

Cette complexité géopolitique n’empêche pas cependant le Kazakhstan de poursuivre sa croissance économique structurelle, mais souligne que la robustesse future dépendra autant des réformes internes que de la gestion avisée des facteurs externes.

Pour en savoir plus sur l’environnement géopolitique et ses impacts économiques régionaux, consultez cet article approfondi ici.

Questions fréquemment posées sur les prévisions économiques du Kazakhstan

Quelles sont les perspectives de croissance du Kazakhstan en 2025 ?
Le Kazakhstan est prévu pour croître de 5,7 % en 2025, porté par une hausse significative de la production pétrolière, un dynamisme soutenu dans la construction et une consommation intérieure vigoureuse malgré une inflation modérée.

Quels sont les principaux secteurs qui stimulent l’économie kazakhe ?
Les secteurs clés comprennent l’énergie (notamment KazMunayGas), la finance (avec Eurasian Bank, Halyk Bank, Kaspi.kz), ainsi que les infrastructures, fortement soutenues par Samruk-Kazyna. Les télécommunications avec Kcell jouent aussi un rôle croissant.

Comment le Kazakhstan gère-t-il l’inflation élevée ?
La Banque Nationale du Kazakhstan maintient un taux d’intérêt directeur élevé à 16,5 % pour contenir l’inflation qui a atteint 12,2 %, équilibrant ainsi la croissance économique et la stabilité des prix.

Quels risques externes menacent la croissance ?
Les principaux risques viennent de la dépendance aux routes d’export russes, de la volatilité des prix des hydrocarbures et des conflits régionaux pouvant impacter les corridors commerciaux et la stabilité macroéconomique.

Quelles réformes sont prévues pour renforcer l’économie kazakhe ?
Des réformes fiscales et budgétaires majeures entreront en vigueur en 2026 pour renforcer la discipline budgétaire, diversifier l’économie et améliorer l’attractivité du pays pour les investisseurs nationaux et étrangers.