Prague dit stop aux trottinettes électriques en libre-service : un choix pour préserver l’expérience touristique

Face à l’essor tumultueux des trottinettes électriques en libre-service dans les grandes métropoles, Prague rejoint désormais le rang des capitales européennes qui choisissent de réguler strictement ce mode de mobilité urbaine. La décision récente du conseil municipal d’interdire ces trottinettes sur l’espace public traduit une volonté ambitieuse de préserver le patrimoine historique et l’expérience touristique unique de la ville, tout en encourageant un déplacement durable et respectueux du milieu urbain. Cette orientation s’inscrit dans une mouvance plus large où plusieurs villes, confrontées à des enjeux similaires, réévaluent la place de la micro-mobilité partagée dans leurs rues.

Prague bannit les trottinettes électriques en libre-service pour protéger son cadre urbain et touristique

Le conseil municipal de Prague a adopté une réglementation municipale stricte limitant l’usage des trottinettes électriques en libre-service, en particulier en interdisant leur stationnement dans certaines zones dédiées exclusivement aux vélos électriques. Cette mesure entraîne indirectement leur disparition progressive des espaces publics, reflétant l’image d’une ville soucieuse de réduire le trafic nuisible et les comportements à risque liés à ces engins.

Selon Adam Zábranský, conseiller municipal, ces trottinettes ne remplissent pas une fonction de transport essentielle mais servent plutôt de divertissement touristique accompagné souvent d’incivilités, comme le non-respect du code de la route et l’usage sur les trottoirs, ce qui nuit à la qualité de vie et à la sécurité des usagers piétons.

Un tournant dans la gestion de la mobilité urbaine à Prague

Cette décision s’inscrit dans une volonté plus large de Prague d’adopter un modèle de mobilité urbaine axé sur la durabilité, où le vélo électrique partage désormais la vedette avec d’autres modes doux, tout en étant strictement encadré. Les opérateurs de vélos en libre-service doivent respecter des contrats garantissant non seulement une régulation du nombre de véhicules par zone, mais aussi un partage équitable des revenus avec la municipalité.

Les grandes entreprises du secteur ont dû adapter leur stratégie. Ainsi, Bolt envisage de quitter le segment des trottinettes à Prague, tandis que Lime concentre ses efforts sur le développement des vélos électriques, un mode de transport jugé plus cohérent avec les exigences du tourisme responsable et la réduction du trafic nuisible.

Des exemples européens illustrant la volonté de préserver l’expérience touristique et l’équilibre urbain

La capitale tchèque n’est pas isolée dans cette démarche. Paris, pionnière en la matière depuis 2023, a instauré une interdiction similaire suite à une consultation citoyenne décidant de mettre fin aux trottinettes électriques en libre-service. Madrid a aussi emboîté le pas l’année suivante, renforçant un mouvement européen où la sécurité, la préservation du patrimoine et l’ordre public priment.

Dans d’autres villes comme Rome, la stratégie privilégie une régulation stricte plutôt qu’une interdiction totale, en imposant des limites strictes sur le nombre de véhicules, le stationnement et la vitesse. Ces approches diverses traduisent une attente partagée : intégrer ces modes de déplacement avec discernement pour qu’ils contribuent positivement à la mobilité urbaine et au tourisme responsable.

L’impact sur le tourisme et la vie quotidienne des habitants

En choisissant de bannir les trottinettes électriques en libre-service, Prague affirme aussi son attachement à une expérience touristique sereine, où l’on découvre les ruelles pavées, les monuments historiques et les espaces publics sans la tension générée par des véhicules souvent mal maîtrisés. Cette approche privilégie un tourisme responsable, respectueux de l’environnement et de la qualité de vie des résidents.

De plus, la réduction du trafic lié aux trottinettes contribue à diminuer les nuisances sonores et les risques d’accidents, offrant ainsi un cadre plus sûr et plus agréable pour les déplacements quotidiens, qu’ils soient à pied, en vélo ou par les transports publics.